Nicolas de Staël
Du 15 septembre 2023 au 21 janvier 2024, le Musée d'Art moderne de Paris consacre une grande rétrospective chronologique au peintre Nicolas de Staël (1914-1955).
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Présentant plus de deux cents tableaux, dessins, gravures et carnets issus de collections publiques et privées, cette rétrospective, organisée de manière chronologique, porte un nouveau regard sur le travail de Staël, en tâchant de rester au plus près de ses recherches graphiques et picturales. Loin du mythe, il s'agit de montrer l'artiste au travail, fasciné par le spectacle du monde - qu'il se confronte à un paysage, un match de football, un ballet ou un fruit posé sur une table. Menant de front plusieurs toiles, Staël travaille de longs mois, avant de condenser ses recherches dans un ou plusieurs tableaux-manifestes. Dans cette démarche expérimentale, le dessin joue un rôle prépondérant, tout comme la volonté d'explorer de nouveaux formats, médiums et outils. Depuis ses toiles sombres et matiérées des années 1940 jusqu'à ses tableaux lumineux peints avant sa mort prématurée en 1955, l'oeuvre de Staël bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration, dans la poursuite passionnée d'un art toujours plus dense et plus concis. Grâce une sélection d'oeuvres célèbres ou méconnues, cet ouvrage permet de prendre la mesure d'une quête picturale d'une rare intensité.
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Nicolas de Staël : La peinture comme un feu
Stéphane Lambert
- Gallimard
- Livres D'art
- 14 Septembre 2023
- 9782073024688
«On fonctionne comme on peut. Et moi j'ai besoin pour me renouveler, pour me développer, de fonctionner toujours différemment d'une chose à l'autre, sans esthétique a priori... Ce qui importe c'est que ce soit juste.» Cette formule que Nicolas de Staël couche sur le papier dans une lettre de janvier 1955, deux mois avant de se donner la mort à Antibes, synthétise le principe qui a gouverné sa trajectoire. Guidé par un puissant instinct et une vive aspiration spirituelle, il a su transformer les coups de l'adversité en ressort de créativité. Des ciels gris-bleu de Saint-Pétersbourg à la perspective azur de la Méditerranée, Staël a cheminé en solitaire, à la fois ombrageux et solaire, entouré et seul, orgueilleux et compassionnel, avant de s'éteindre comme une comète folle au terme d'un parcours aussi lumineux que tragique.
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Nicolas de Staêl au musée d'art moderne de Paris
Collectif
- Beaux arts editions
- Album Expos
- 13 Septembre 2023
- 9791020408372
Artiste maudit s'il en est, martyr de l'art moderne, travailleur acharné, Nicolas de Staël (1913-1955) est sans doute l'un des peintres les plus emblématiques du xxe ?siècle. Né dans une famille aristocratique pétersbourgoise, contrainte à l'exil après la révolution d'Octobre, sa carrière aura la fulgurance d'un météore, dont la course se terminera à Antibes, où il se suicidera à l'âge de 41 ans. Cette fin tragique occulte quelque peu la figure d'un artiste qui a sans cesse cherché à se réinventer et qui a produit une oeuvre - indifférente aux modes et querelles de l'époque - qui tente de concilier figuration et abstraction. Une oeuvre puissante, inspirée par la couleur, la lumière et la littérature, dont on admire tout autant la qualité de sa matière picturale, stratifiée, griffée, structurée, que sa décomposition en éclats de couleur des paysages, des mouvements ou des impressions musicales.
L'exposition revient sur l'ensemble de la carrière de l'artiste, de la figuration des premiers temps à l'abstraction fiévreuse des dernières années et tente d'apporter un regard nouveau sur cette oeuvre intense.
Beaux Arts Éditions l'accompagne en dressant le portrait de cet artiste tourmenté et en donnant les clés de lecture de son oeuvre d'une grande puissance. -
« Je t'embrasse de tout coeur, toi, Paris, toute la ville et ton pays tout entier. Je vous aime plus profondément, plus désespérément que je ne vous ai jamais aimés » écrivait Nicolas de Staël à son grand ami René Char en 1953, un an avant de se jeter dans le vide. Né à Saint-Pétersbourg en 1914, Nicolas de Staël von Holstein a cinq ans lorsque sa famille fuit la Russie pour se réfugier en Pologne. Après la mort de leurs parents, Nicolas et ses soeurs sont accueillis par des amis en Belgique. Après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles, il voyage en Espagne, au Maroc, en Italie où il se nourrit du spectacle de la nature, de la lumière et de leurs contrastes. En 1943, il s'installe définitivement en France et se lance dans l'aventure de l'abstraction avec l'intuition que "sa vie [sera] un continuel voyage sur une mer incertaine". Pinceau des mots à la main, au plus près de son sujet, Karin Müller raconte à la première personne le destin fulgurant de ce peintre intransigeant et généreux, ami des surréalistes, de Kandinsky, Braque, Lanskoy, Magnelli, Sonia Delaunay et bien d'autres, que le succès et la reconnaissance tardive n'empêcheront pas de mettre fin à ses jours à l'âge de 41 ans. Un texte magistral à la hauteur du génie de Nicolas de Staël. Le peintre foudroyé laisse plus de mille tableaux peints dans l'urgence des malheurs, privations, souffrances et bonheurs traversés.
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Paroles d'artiste fait dialoguer les propos ou écrits d'un artiste avec son oeuvre. Paroles d'artiste is a collection of dialogues between artists' words and works. "L'espace pictural est un mur mais tous les oiseaux du monde y volent librement. A toutes profondeurs." "The pictorial space is a wall, but every bird in the world flies freely there. At every depth."
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Seul dans son atelier d'Antibes, face à la mer, Nicolas de Staël entame, le 14 mars 1955, une toile géante de 3,5 m sur 6 m : Le Concert. On y voit d'un côté, un piano à queue noir et, de l'autre, une contrebasse ocre, séparés par des partitions posées sur des pupitres. Mais ce qui frappe c'est le fond de la composition qui mange tout le tableau : un vermillon écarlate, comme un grand rideau de scène incandescent. Deux jours plus tard, Nicolas brûle quelques papiers, écrit trois lettres, monte sur la terrasse de son atelier et bascule dans le vide. Dans ce gigantesque tableau, dans ces deux instruments de musique - les seuls visibles de cet orchestre -, dans ce rouge de feu se trouve sans doute, enfouie, l'explication de son geste.
Nicolas de Staël a quarante et un an lorsqu'il peint Le Concert. Après dix ans de souffrances et de privations, il connaît enfin, depuis quelques mois, un réel succès.
L'auteur a reconstitué les derniers jours du peintre et analysé comment sont peu à peu montées en lui, jusqu'à l'insupportable, une angoisse de vivre mêlée à une insatisfaction de plus en plus grande devant son travail et à un douloureux déchirement amoureux.
Cet ouvrage propose une nouvelle édition révisée du livre Le Concert paru en 2010 aux éditions Sens&Tonka, aujourd'hui épuisé.
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Nicolas de Staël en Provence
Gustave de Staël
- Hazan
- Catalogue D'exposition
- 25 Avril 2018
- 9782754114455
Catalogue officiel de l'exposition Nicolas de Staël en Provence à l'Hôtel de Caumont - Centre d'art du 27 avril au 23 septembre 2018.
À travers environ 80 peintures et dessins provenant de prestigieuses collections publiques et privées de par le monde, cette exposition et le catalogue qui l'accompagne se concentrent pour la première fois exclusivement sur l'oeuvre de Nicolas de Staël peinte en Provence de juillet 1953 à octobre 1954.
Cette année marque un tournant dans la vie et l'oeuvre du peintre, qui découvre la lumière du Midi. Il fait aussi l'expérience intense de la solitude et puise son génie dans le désespoir le plus profond, dans l'exaltation la plus haute, dans une relation amoureuse périlleuse. Le peintre confiera à son marchand Paul Rosenberg, le 12 février 1954 : « Si vous êtes content de l'exposition, c'est que j'ai pu travailler ici dans le Midi et en Sicile. » Avec l'abstraction des premières années, à travers ses toiles organiques, De Staël crée des formes qui traduisent et pressentent la solitude de notre époque. Les tableaux abstraits des années 1947-1948 ont été, selon les mots du peintre, « l'équilibre de base de tout ce qui suivra ». Cet équilibre permet de comprendre comment le peintre passe du concret au formel, de la nature à la métaphysique.
À partir de Lagnes (juillet 1953) et de Ménerbes (novembre 1953), le regard du peintre aura rencontré son « feu ». Les paysages sont saisis au plus près de leur motif, avec une attention portée à l'évolution de la lumière au fil de la journée.
C'est depuis Lagnes, en août 1953, que le peintre voyagera jusqu'en Sicile. Le rythme de ce parcours définit l'urgence de sa création. Paysages, sites archéologiques, musées, églises, lui permettent alors, une fois de retour à Lagnes, de mettre en chantier les grands tableaux, à partir des notes prises dans ses carnets à Agrigente, Sélinonte, Syracuse, Fiesole.
C'est à ce moment que le peintre noue une relation amoureuse avec Jeanne, une amie de René Char. Ce qui résulte de cet état passionnel trouvera son écho dans l'intensité des paysages de Sicile, mais aussi dans les grands tableaux de nus qui renouvellent le genre.
Lorsqu'il prépare son exposition à New York, en janvier 1954, le peintre a la certitude d'avoir donné le maximum de sa force : « Je vous donne là, avec ce que vous avez, de quoi faire la plus belle exposition que j'aie jamais faite. » L'exposition « Nicolas de Staël en Provence » rend compte des plus hautes envolées picturales du peintre, insufflées par ses doutes les plus profonds, par une joie débordant sur l'aspect le plus sombre, par une immense fragilité qui se meut en puissance créatrice.
Un catalogue français et un catalogue anglais, richement illustrés, seront publiés à l'occasion de l'exposition, sous la direction de Gustave de Staël et Marie du Bouchet, commissaires de l'exposition -
Le 16 mars 1955, Nicolas de Staël, âgé de 41 ans, se donnait la mort à Antibes, laissant une oeuvre considérable - des milliers de peintures, dessins et gravures. Sa figure s'entoura très vite d'une aura de légende. Travailleur intransigeant et passionné, le peintre a marqué par la fulgurance de dix années d'intense création l'art de l'après-Seconde Guerre. Des enchevêtrements abstraits au milieu des années 1940 aux aplats lisses irradiants de ses deux dernières années, son cheminement l'a conduit à éprouver la peinture dans un éternel questionnement, renouvelant sans relâche le motif, l'espace, la lumière, la couleur, le volume et le trait.
Cette monographie, avantageusement illustrée, retrace la biographie de cet artiste emblématique et l'évolution formelle de son oeuvre en le replaçant dans le contexte de son époque.
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Le succès de la première édition de ce recueil, donnant à lire pour la première fois, à un vaste public, et dans leur intégralité, l'ensemble des lettres du peintre connues a conduit à de nouvelles découvertes. La présente édition est donc augmentée de plusieurs lettres inédites. Elle nous a également permis de corriger les quelques erreurs qui nous ont été signalées.
Sur la vie d'un artiste de cette importance, les lettres constituent un témoignage aussi capital, aussi passionnant que le sont par exemple celles de Van Gogh à son frère éo et à ses proches. Ce qu'écrivait Chastel dès leur première publication en 1968: «Le public ignore en général l'ampleur et l'intérêt exceptionnel de cette correspondance qui [...] livre en quelque sorte l'autobiographie du peintre, dans le rythme même du vécu, dont aucun récit ne serait capable de restituer la puissance et la fierté» est non seulement toujours vrai, mais l'est même davantage encore car le corpus dont parlait l'historien s'est depuis enrichi de plus de 200lettres inédites, dont une grande part de celles à Françoise Chapouton, sa deuxième épouse, et surtout toutes les lettres conservées par Jeanne Polge, pour laquelle le peintre éprouva une passion dévorante et qui éclairent d'une lumière nouvelle ses dernières années. L'appareil critique de Germain Viatte, ancien directeur du Musée national d'art moderne, permet de comprendre le contexte dans lequel les lettres sont écrites et par conséquent de lire ce livre comme la plus complète et éclairante des biographies. Le texte de omas Augais, qui vient en postface, souligne à juste titre combien l'écriture a tenu une grande place dans la vie du peintre, et quels furent ses rapports à la poésie.
C'est Staël dans son agitation, ses voyages, ses con its, ses professions de foi, ses violences, ses hésitations. On y trouve aussi bien le récit des années de formation en Espagne et au Maroc que, dans la période des «lettres d'a aire», lorsque la gloire est venue, le dialogue avec des personnalités comme René Char, Georges Duthuit, Pierre Lecuire. Comme le résumait parfaitement Chastel: «Les lettres apportent donc tout ce qu'on a besoin de savoir - et au-delà - de Nicolas de Staël. Elles font paraître et parfois scintiller la constellation de personnes, de noms, d'intérêts, de curiosités qui accompagne, avec des changements nombreux et des évanouissements passagers, le parcours d'un être fort.»
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Nicolas de Staël ; le vertige et la foi
Stéphane Lambert
- Arlea
- Arlea Poche
- 2 Avril 2015
- 9782363080844
(Texte provisoire) Nicolas de Staël incarne comme nul autre la fracture entre le besoin de création et le tourment d'exister. Stéphane Lambert donne la parole à Nicolas de Staël lors d'une nuit d'intense bouillonnement intérieur, qui le vit revenir, au volant de sa voiture, de Paris à Antibes où il devait se suicider une semaine plus tard après avoir réalisé sa dernière ouvre, Le Concert.
Puis face à ce même tableau, au musée Picasso d'Antibes, il revient sur la vie du peintre, sa fièvre visionnaire et sa solitude, qui donnent à l'ouvre son vigoureux mystère et à l'artiste sa tragique fragilité.
Né en 1974 à Bruxelles, Stéphane Lambert est romancier, poète, essayiste.
Parallèlement à ce livre, il a écrit une fiction radiophonique sur Nicolas de Staël pour France Culture, Portrait de l'artiste sur fond rouge.
Plus d'info sur : http://www.stephanelambert.com -
Nicolas de Staël : ciels, terres, mers
Jean-Louis Andral
- Des falaises
- Art
- 19 Juin 2014
- 9782848112237
Entre 1951 et 1955, Nicolas de Staël va confronter sa peinture aux lumières changeantes et cardinalement opposées de l'Île de France, du Var, de la Sicile, de la Normandie, du Pas-de-Calais, et, finalement, d'Antibes. Il y peindra de nombreux paysages à l'horizon toujours tendu entre ciels, terres et mers.
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Le prince foudroyé : la vie de Nicolas de Staël
Laurent Greilsamer
- Le livre de poche
- Le Livre De Poche References
- 24 Juin 2009
- 9782253084648
Son unique obsession était la peinture : elle était son souffle, son sang.
Quand Nicolas de Staël (1914-1955) se donna la mort, à quarante et un ans, il laissait plus de mille tableaux, autant de dessins, et l'énigme d'une vie menée au galop. Insolent et généreux, Staël savait masquer sous le rire les failles d'une enfance brisée par la révolution russe de 1917 et les rigueurs d'un exil polonais.
La reconnaissance arriva des États-Unis, alors qu'il avait trente-neuf ans. Trop tôt ou trop tard : il s'était déjà réfugié en Provence, écrasé de gloire, fraternisant avec René Char, brûlant sa vie. Sa morale tenait en quelques mots : « Il faut travailler beaucoup, une tonne de passion et cent grammes de patience. » Voici la chevauchée de ce prince foudroyé. -
- Les racines russes de Nicolas de Staël, sa formation d'architecte, l'influence du Sud sur son oeuvre, les ferments de son exceptionnelle recherche poétique et plastique ; L'ouvrage le plus documenté en illustrations et pour ce qui concerne son oeuvre graphique : plus de 300 planches.
Derrière la légende du peintre Nicolas de Staël (1914-1953), suicidé à l'âge de 41 ans par soif d'absolu, dans son combat avec la peinture, il y a un l'artiste, un oeil et une culture vivace. On ne comprend pas Nicolas de Staël si l'on ne prend pas en compte la synthèse, unique dans l'art européen de son temps, entre le prisme pictural nordique et le prisme pictural byzantin méditerranéen : voici la grille de lecture qui éclaire le regard de Jean-Claude Marcadé tout au long de cette monographie aux perspectives très neuves. « Je crois qu'il faut croire à la lumière de la connaissance, je veux dire qu'il faut en savoir l'intensité quoi qu'on fasse », a écrit de Staël. Marcadé voit un lien essentiel entre l'énergie sublimée de la couleur dans l'icône, quelle que soit l'école, et les unités colorées de nombreux tableaux de Nicolas de Staël, tout particulièrement dans l'ultime phase de sa création et, plus spécialement, dans la transparence texturelle du prétendument inachevé Le Concert (mais l'art ne l'est-il pas dans son être, au-delà des perfections formelles ?). Pour lui, l'iconique flamboie dans son authentique visée : l'au-delà de la représentation, la visibilité apparaissant au sein de l'invisibilité, venant à la naissance à travers elle. En d'autres termes : l'abstraction essentielle faisant se manifester, se révéler les objets et les êtres. Sans parler des « rouges staëliens dans leur sublime simplicité, ces rouges de toutes les nuances, des sourdes aux transparentes, des carmins, des cramoisis aux pourpres et aux vermillons, ces rouges ont la même énergie que dans la peinture d'icône orthodoxe ». Et pourtant, dans son art, Nicolas de Staël apparaît, à première vue, parmi les génies issus de l'Empire russe, comme le plus « français ». Ses premières abstractions sont, certes, pleines de violence, mais il saura se plier à la discipline française. On ne saurait cependant le réduire à ça : c'est l'apport capital de la lecture novatrice que nous propose Jean-Claude Marcadé ici que de restituer l'impact de Ravenne, de la Catalogne et de la lumière de la Sicile dans l'art fulgurant de cet artiste qui est passé dans le ciel de la peinture telle une comète. Une iconographie exceptionnelle de plus de 300 oeuvree est réunie ici avec, pour la première fois, une présentation de l'oeuvre graphique substantielle. -
Cet ouvrage est intitulé Nicolas de Staël, un automne, un hiver car il présente le dernier ensemble de peintures et d'oeuvres sur papier réalisé à Antibes par l'artiste entre octobre 1954 et le 16 mars 1955, date de son suicide. Il a accompagné une exposition organisée dans le musée d'Antibes en 2005 mais a été conçu comme un ouvrage à part entière.
Lorsque Nicolas de Staël arrive à l'automne 1954 à Antibes, il est juste âgé de 40 ans. Il peint depuis une vingtaine d'années mais c'est en 1942 que commence, selon lui, réellement son oeuvre. Celle-ci court donc alors sur douze années et elle se prolongera encore un automne, un hiver.
Un ensemble complexe de raisons le pousse à quitter Paris, raisons personnelles et raisons artistiques étroitement liées. Il cherche un atelier à Mougins, Cannes ou Grasse et c'est finalement dans une maison sur les remparts d'Antibes, à deux pas du musée Picasso qu'il installe son atelier. Pendant les 5 mois qui lui restent à vivre, il va peindre 147 tableaux et un grand nombre d'oeuvres sur papier.
Cinquante ans après sa mort et l'exposition qui lui fut consacrée juste après, le musée Picasso a rassemblé un ensemble important et représentatif de cette production issu de collections publiques et privées pour rendre hommage à cet artiste d'exception.
Des essais de Daniel Abadie qui propose de « re-voir » De Staël aujourd'hui, de Federico Nicolao qui soumet une réévaluation du rapport abstraction/figuration de l'oeuvre ultime de l'artiste, la correspondance de Nicolas de Staël, un texte de Valentine Marcadé sur l'oeuvre de Nicolas de Staël, inédit en français, et commenté par Jean-Claude Marcadé, un texte de John Richardson inédit en français, quelques pages souvenirs d'Anne de Staël cernent de plus près l'ultime explosion de couleurs que connaît l'art de Nicolas de Staël à la veille de sa mort, en dépit de sa difficulté à se réaliser dans sa peinture. 147 tableaux et de nombreuses oeuvres sur papier ont vu ainsi le jour en moins de cinq mois, à Antibes, à deux pas du musée qui lui a consacré cet hommage.
La correspondance de Nicolas de Staël à partir de l'été 1954, une biographie et une bibliographie sélective complètent l'ouvrage. -
Nicolas de Staël : une illumination sans précédent
Marie Du Bouchet
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 13 Mars 2003
- 9782070767977
«Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine [...]. Nous verrons ce que les six mois qui suivent apporteront, et j'ai confiance [...]» Nicolas de Staël a vingt-deux ans lorsqu'il écrit ces lignes depuis le Maroc, où il séjourne en 1935-1936. Il sait qu'il va vouer sa vie à la peinture, exclusivement. Ce corps à corps passionné avec la matière, avec la couleur et la lumière, il le mènera jusqu'au vertige, jusqu'aux limites de la vie. Une vie jalonnée de belles amitiés, celles des peintres André Lanskoy et Georges Braque, celles des marchands Jeanne Bucher et Jacques Dubourg, celle du poète René Char. Une vie faite d'arrachement, d'orgueil, d'impatience et de ferveur émerveillée, menée dans «la conscience du possible, l'inconscience de l'impossible et le rythme libre». Des Compositions des années 1940 au Parc des Princes, des grands Nus à la magistrale série des paysages de Sicile, des premières expositions parisiennes à la gloire outre Atlantique, Marie du Bouchet retrace la vie de cette personnalité hors du commun, dont l'oeuvre s'inscrit comme un événement unique dans la peinture du XX? siècle.
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Nicolas de Stael ; lettres et dessins
Pierre Daix
- Ides et calendes
- Polychrome
- 6 Octobre 2011
- 9782825802472
La publication en 1968 du catalogue raisonné de la totalité des peintures de Nicolas de Staël par Jacques Dubourg et Françoise de Staël accompagné de ses lettres présentées par Germain Viatte provoqua un effet de choc d'autant plus considérable que la complexité de l'itinéraire de l'artiste qu'elle révélait, treize ans après son suicide, était aussi atypique qu'à contre-courant. Staël apportait superbement la preuve de la vitalité de la peinture, de l'immensité du champ des renouvellements qui s'offraient à elle quand les augures affirmaient programmée sa mort et ne juraient que par le conceptuel, la table rase installée, l'objet. Au surplus, comme l'écrivit André Chastel, les lettres c'est Staël à l'état pur [.] dans ses conflits, ses professions de foi, ses violences, ses hésitations et ce qu'on eût nommé à la Renaissance, sa terribilità . Impossible de s'arranger avec un homme pareillement identifié à sa peinture, surtout que celle-ci avait déjà pris un envol qui ne s'arrêtera plus.
Trente années plus tard, la publication d'un nouvel inventaire de l'ouvre peint et de la correspondance contribue à préciser encore les éclairages apportés par la publication de 1968, dans une situation où Staël a pris sa place parmi les grands peintres du siècle, où il continue d'être aussi dérangeant au regard de ceux qui croient incarner le contemporain. Simplement, pour entrer dans ses lettres, l'écart s'est agrandi avec cette décennie de l'après-deuxième guerre mondiale où, dans la France violentée et ruinée, coupée du monde pendant cinq années, la peinture se rattrapa dans un bouillonnement d'initiatives, d'inventions, de débats tranchés et tranchants, cruels parce qu'ils touchaient au vif, mais qui restent d'une fraîcheur passionnée sans égale. Ce petit livre présente des extraits choisis de la correspondance de Nicolas de Staël, illustrés de dessins non encore publiés.
Pierre Daix compte parmi ces écrivains et journalistes qui firent en partie l'histoire de l'après-guerre. Rédacteur en chef des Lettres françaises de 1948 à 1972, il collabore après 1980 au Quotiden de Paris et au Figaro littéraire. Historien d'art, il a écrit des livres sur Delacroix, Manet, Gauguin, Rodin, Hartung, Soulages, Zao Wou-ki, Clavé, Alechinski et Picasso qu'il a rencontré en 1945 et qui est resté son ami jusqu'à sa mort. Il a publié le catalogue raisonné de son ouvre de jeunesse et du cubisme (1966-1979), Picasso. Life and Art (1993), un Dictionnaire Picasso (1995), Picasso et Matisse (1996) et en 2007 une biographie de Picasso. -
Nicolas de Staël ; lumières du Nord, lumières du Sud
Collectif
- Gallimard
- Livres D'art
- 27 Mai 2014
- 9782070145072
À l'occasion du centenaire de la naissance de l'artiste (1914-1955), le MuMa organise la première exposition consacrée au paysage dans l'oeuvre de cette grande figure de l'art du milieu du xxe siècle. Nicolas de Staël réalise au cours d'une carrière fulgurante, entre 1942 et 1955, l'une des productions artistiques les plus libres et reconnues de l'après-guerre.
Après une période abstraite, il évolue, au moment du triomphe des abstractions, vers une peinture qui renoue avec le réel, la nature et le paysage, dépassant l'opposition apparente entre abstraction et figuration.
Le paysage, pour Staël, ce n'est pas le pittoresque ou la description fidèle d'un site, mais avant tout la lumière et l'espace, les éléments. Il réalise des études peintes sur le motif, dessine également, à l'encre ou au feutre, à l'occasion de ses voyages, puis reprend les thèmes à l'atelier, dans un renouvellement formel continu, évoluant de peintures à la matière épaisse à des fluidités presque transparentes.
Gentilly, Mantes-la-Jolie, Honfleur, Villerville, Dieppe, Calais, Dunkerque, ou Gravelines au Nord ; Le Lavandou, Lagnes, Ménerbes, Marseille, Uzès, Antibes, ou la Sicile au Sud sont ces lieux de choix et de circonstances traversés par la vision de ce « nomade de la lumière ».
Cette exposition réunira plus de 130 peintures et dessins réalisés entre 1951 et 1955.
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Correspondance ; 1951-1954
René Char, Nicolas de Staël
- Des busclats
- Des Busclats
- 23 Septembre 2010
- 9782361660048
Début 1951 Char fait la connaissance de Staël à Paris. Les nombreuses visites du poète à l'atelier de Staël, rue Gauguet, fortifient leur admiration et leur fascination réciproques. La correspondance que nous présentons ici éclaire les nombreux projets élaborés en commun, dont la réalisation d'un livre de poèmes de Char accompagné de bois gravés de Staël qui lui font délaisser les pinceaux pour la gouge.
En 1953 Staël et les siens viennent s'installer dans le Sud, à proximité du poète, dans son milieu intime et familier. Poussé par sa recherche passionnée des couleurs et de la lumière, Staël voyage deux ans durant à travers l'Italie et la Sicile., partageant sans cesse avec Char, son jumeau de coeur, sa quête artistique et ses passions.
Les lettres et cartes qu'ils échangent jalonnent leur chemin de créateurs et racontent à demi mot leur magnifique histoire d'amitié.
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Nicolas de Staël ; catalogue raisonné of the paintings
Collectif
- Ides et calendes
- 8 Avril 2021
- 9782825802939
Revue et augmentée par Marie du Bouchet et Gustave de Staël, cette nouvelle édition reprend la version épuisée de 1997 parue aux éditions Ides et Calendes, en la renouvelant avec des notices enrichies des nombreuses expositions, livres et ventes d'oeuvres qui ont fait vivre la peinture de Nicolas de Staël depuis lors.
Cette nouvelle édition tant attendue du catalogue raisonné de l'oeuvre peint de Nicolas de Staël est la troisième depuis 1968, établie alors par la veuve du peintre, Françoise de Staël disparue en 2012. Revue et augmentée par Marie du Bouchet et Gustave de Staël, elle reprend la version épuisée de 1997 parue aux éditions Ides et Calendes, en la renouvelant avec des notices enrichies des nombreuses expositions, livres et ventes d'oeuvres qui ont fait vivre la peinture de Nicolas de Staël depuis lors.
Un long travail de recherche a permis, grâce aux Collectionneurs, Maisons de vente, Galeries et Musées, de rassembler un très grand nombre de reproductions en couleur. Nous sommes donc particulièrement heureux aujourd'hui de pouvoir publier pour la première fois un catalogue raisonné tout en couleur.
Le corpus de l'oeuvre est composé aujourd'hui de 1120 tableaux. Dix-neuf tableaux ont été ajoutés, dont 7 qui ont été reconnus depuis 1997 comme étant de la main de Nicolas de Staël et 7 esquisses qui étaient déjà intégrées dans le premier catalogue raisonné en 1968, puis retirées par Françoise de Staël dans l'édition de 1997. Il a été décidé de les réintégrer afin de réaliser un catalogue exhaustif de l'oeuvre.
Pour la première fois également, ce catalogue raisonné paraît en langue anglaise, ce qui permet de refléter la présence internationale de l'oeuvre. Un grand nombre de peintures étant conservées dans les collections privées ou muséales américaines et britanniques, le choix de l'anglais pour cette publication nous a paru évident. Les textes qui font partie des écrits fondateurs de l'oeuvre de Nicolas de Staël, tels que celui d'André Chastel, de Roger van Gindertael, de Germain Viatte ou d'Anne de Staël seront donc accessibles aux lecteurs amateurs et collectionneurs étrangers. Nous sommes reconnaissants à Madame Eliza Rathbone (spécialiste reconnue de l'oeuvre du peintre) d'avoir rédigé une introduction qui retrace avec grande précision l'histoire de la renommée de Nicolas de Staël aux États-Unis.
Ce Catalogue raisonné des peintures fait écho au Catalogue raisonné des oeuvres sur papier parue en 2013 aux Editions Ides et Calendes. -
La rencontre de Jeannine Guillou et de Nicolas de Staël ; la vie dure
Jean-Louis Andral
- Silvana
- 3 Novembre 2011
- 9788836620913
En 1937, lors d'un voyage au Maroc, Nicolas de Staël rencontre Jeannine Guillou. Peintre comme lui, elle décide alors de le suivre dans la suite de ce périple qui les ramène en France l'année suivante. Jusqu'à sa mort en 1946, ce compagnonnage conjugal et artistique nourrira leurs oeuvres respectives à un moment où le jeune Nicolas de Staël cherche précisément les voies de son art.
Ce catalogue de l'exposition du musée Picasso d'Antibes, « La rencontre de Jeannine Guillou et de Nicolas de Staël : la vie dure », rend compte de cette quête en présentant un ensemble important de peintures de Staël, réalisées entre 1939 et 1946 et, pour la première fois, une sélection de tableaux et de dessins de Jeannine Guillou, dans le contexte créatif qui a accompagné leur éclosion, fait d'échanges avec des artistes rencontrés par le couple à Grasse, lors de leur séjour à Nice entre 1941 et 1943, et à Paris. Sont ainsi réunies des oeuvres, entre autres, de Sonia Delaunay, Jean Arp, Sophie Taueber-Arp, Cesar Domela, Alberto Magnelli, Jean Deyrolle, Vassily Kandinsky.
Cet ouvrage témoigne, au-delà de simples influences, des nombreux aller-retour d'une oeuvre à l'autre, d'un artiste à l'autre, au sein de ce petit groupe d'amis, lié par des recherches communes vers une certaine abstraction et la grande éthique de leur art.
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Nicolas de Staël ; catalogue raisonné des oeuvres sur papier
Françoise de Staël
- Ides et calendes
- 24 Mai 2013
- 9782825802489
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Poétique du concert ; à la lumière du tableau de Nicolas de Staël
Sarah Barbedette
- Fayard
- 21 Mai 2014
- 9782213671741
Etude sur Le concert, vaste toile laissée inachevée par Nicolas de Staël à sa mort en 1955. L'historienne de l'art procède à l'analyse iconographique, matérielle et culturelle de cette oeuvre, replacée dans le contexte de l'avant-garde musicale des années 1950, marquées par les expérimentations de P. Boulez que fréquentait le peintre. Elle évoque les débats esthétiques de cette époque.
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Jeanne ou le réel : Essai sur Nicolas de Staël
Philippe Rassat, Pierre J. Truchot
- L'harmattan
- 25 Août 2023
- 9782140490514
En juillet 1953, Nicolas de Staël rencontre pour la première fois Jeanne Polge, sur les hauteurs de Lagnes dans le Vaucluse.
« «À cet instant-là», lorsque Nicolas contemple la démarche de Jeanne qui échappe à tout pas cadencé, la matière s'endurcit, elle se cristallise dans ce corps unique qui l'éblouit et le séduit. «À cet instant-là» qui se prolonge, Jeanne change le monde, elle change les herbes, elle change les pierres. Elle déborde. Jeanne est là, comme si elle était présente depuis toujours, elle peut même se dissoudre dans le ciel. Elle est chair dans la chair. Le «j'ai toujours pensé peinture» qu'aimait à dire Staël se doublera dorénavant d'un «je pense toujours Jeanne». Comment penser Jeanne et penser peinture en même temps ? Telle sera sa question à compter de ce jour. » Jeanne, la présence de Jeanne, dans la peinture et la vie de Nicolas de Staël est le coeur de ce livre. -
Abstraction ? Figuration ? Et pourquoi pas les deux ! Nicolas de Staël (1914-1955) est le créateur d'une oeuvre unique en son genre. Derrière les lignes épurées et les formes colorées de ses tableaux, se cachent bien souvent les traces d'un paysage, d'une nature morte, d'un portrait... Cet artiste d'origine russe, marqué par les drames de la guerre et de l'exil, se forge en une quinzaine d'années seulement un style à part, qui est aujourd'hui devenu un maillon essentiel dans l'art du 20e siècle.
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